TVA & Prestataires du Mariage : comment bien s’y préparer ?

Si vous êtes micro-entrepreneur dans le secteur du mariage (photographe, wedding planner, maquilleur, coiffeur, fleuriste etc…) vous avez sans doute construit votre activité avec passion et une gestion bien pensée. Jusqu’ici, tant que votre chiffre d’affaires restait sous 37500€, vous pouviez profiter de la franchise en base de TVA et ne pas facturer cette taxe à vos clients.

Mais une fois ce seuil dépassé, vous devrez appliquer la TVA sur vos prestations et la reverser à l’État. Et si travailler avec des professionnels (B2B) ne pose pas de problème puisqu’ils récupèrent eux-mêmes la TVA, la situation est bien différente en B2C. Dans le secteur du mariage, vos clients sont des particuliers qui ne récupèrent pas la TVA, ce qui soulève des questions importantes :

  • Comment ajuster vos tarifs sans impacter votre attractivité?
  • Faut-il absorber la TVA ou la répercuter intégralement?
  • Comment bien expliquer cette évolution à vos clients?

Plutôt que de subir ce passage à la TVA, autant l’anticiper intelligemment. Dans cet article, je vais tenter de vous apporter quelques éclaircissements pour vous aider à intégrer la TVA à vos prestations de manière plus fluide et sereine.

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Comprendre ce que signifie devenir assujetti à la TVA

En tant que micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur), vous bénéficiez de la franchise en base de TVA. Cela signifie que tant que votre chiffre d’affaires annuel reste sous les 37500€ (avec un seuil de tolérance jusqu’à 41250€), vous n’avez pas à facturer la TVA à vos clients.

Mais dès que vous dépassez ce seuil, vous devenez assujetti à la TVA, ce qui implique des ajustements dans votre gestion et votre tarification.

Concrètement, voici ce que cela signifie pour vous :

  • Vous devez désormais appliquer 20% de TVA sur toutes vos prestations. Par exemple, une prestation facturée 2000€ HT passe à 2400€ TTC.
  • Vous êtes tenu de déclarer et reverser cette TVA collectée aux impôts. Ce montant ne vous appartient pas : vous l’encaissez pour ensuite le restituer à l’État.
  • Vous pouvez récupérer la TVA sur vos achats professionnels, ce qui réduit le coût de votre matériel (boîtiers, objectifs, ordinateurs, abonnements, etc.).

Dès lors que vous dépassez ce seuil, vos tarifs devront évoluer pour absorber cette taxe. Si vous ne les ajustez pas, vous perdrez directement 20% de votre chiffre d’affaires, une somme que vous offrirez généreusement à l’administration fiscale.

Si, au contraire, vous souhaitez rester sous le seuil pour ne pas être soumis à la TVA, il est essentiel d’adopter une gestion plus fine de votre activité. Cela peut passer par un meilleur contrôle du nombre de prestations acceptées et une optimisation de la rentabilité de chaque mariage.

Anticiper l’impact sur vos prix et votre rentabilité

Soyons honnêtes : passer le seuil de TVA, c’est flippant.
Je suis passé par là moi aussi, et je sais que c’est une vraie décision qui mérite d’être bien préparée. Au début, j’avais l’impression que cela allait freiner mon activité, que je risquais de perdre des clients en augmentant mes tarifs. Mais avec le recul, j’ai réalisé que le plus gros frein à l’évolution de mon entreprise, c’était moi-même.

Le principal challenge, ce n’est pas seulement de devoir facturer 20% de plus, mais de changer de positionnement. Il est évident qu’il est difficile d’imaginer vendre plus cher à votre précédente cible. L’idée n’est pas d’augmenter vos prix et d’espérer que tout continue comme avant, mais de toucher une nouvelle clientèle, prête à investir davantage. Et pour cela, il faut travailler votre valeur perçue et repenser votre communication pour justifier cette montée en gamme.

Trois options s’offrent à vous pour gérer cette transition :

Option 1 : Absorber la TVA dans vos prix

Si vous craignez que vos clients ne suivent pas, vous pourriez être tenté de garder le même prix TTC et d’absorber la TVA.

Exemple : Une prestation facturée 2000€ avant TVA reste à 2000€ TTC, mais votre revenu réel chute à 1666€ HT.
Conséquence : Vous perdez immédiatement 16,7% de marge par prestation.

C’est une option à éviter sur le long terme, car elle grignote votre rentabilité et vous oblige à travailler plus pour compenser la perte.

Option 2 : Répercuter la TVA et assumer une montée en gamme

L’autre solution est de réajuster vos tarifs progressivement en les adaptant à une nouvelle cible.

Exemple : Vous passez d’un tarif 2000€ HT (sans TVA) à 2400€ TTC (avec TVA).
Avantage : Votre rentabilité est préservée et vous continuez à percevoir 2000€ HT par prestation.

Si vous faites ce choix, il devient essentiel de valoriser ce que vous proposez :

  • Votre expertise, votre unicité
  • L’expérience que vous offrez à vos clients
  • La qualité de votre travail et votre accompagnement

Augmenter ses tarifs n’est pas qu’une question de chiffres, c’est une stratégie globale. Adapter son branding, retravailler son discours et affiner son offre permettent de séduire une clientèle qui comprend votre valeur.

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Option 3 : Une transition progressive en partageant l’effort

Si vous hésitez entre absorber totalement la TVA ou la répercuter entièrement, vous pouvez opter pour une approche intermédiaire, plus progressive. L’idée est de répartir l’impact en augmentant vos tarifs de 10% et en absorbant les 10% restants.

Exemple : Une prestation qui était à 2000€ avant TVA passe à 2200€ TTC au lieu de 2400€ TTC. Vous encaissez donc 1833€ HT, ce qui limite la perte de rentabilité sans imposer une hausse brutale à vos clients.

Pourquoi choisir cette approche ?

  • Un compromis équilibré : vous préservez une partie de votre rentabilité sans appliquer une augmentation trop abrupte.
  • Une transition plus douce pour votre clientèle : vous laissez le temps à votre marché de s’adapter à vos nouveaux tarifs.
  • Une montée en gamme progressive : vous préparez votre positionnement pour une augmentation future sans perturber votre rythme de réservations.
  • Un moyen de gagner en confiance : bien souvent, le principal frein à l’évolution de nos tarifs, c’est nous-mêmes. Nous avons peur de ne plus vendre, peur de ne pas « mériter » des prix plus élevés. Cette approche vous permet de déconstruire progressivement ces croyances limitantes, en constatant que vos clients continuent de réserver et que votre travail a bel et bien la valeur que vous lui accordez.

Cette stratégie peut être un bon sas de transition avant d’assumer une répercussion totale de la TVA sur vos prix. Elle permet d’y aller en douceur, sans mettre trop de pression ni sur vous, ni sur vos clients.

Récupérer la TVA sur ses achats : comment ça marche?

L’un des avantages lorsque vous dépassez 37500€ de chiffre d’affaires et que vous devenez assujetti à la TVA, c’est que vous pouvez récupérer la TVA sur vos achats professionnels.

Mais comment cela fonctionne-t-il concrètement ?

Lorsque vous facturez la TVA à vos clients, vous devez la reverser à l’État. Cependant, en contrepartie, vous pouvez déduire la TVA que vous avez payée sur vos propres achats professionnels. Cela permet de réduire le montant final à payer aux impôts.

Exemple concret :
Imaginons un photographe de mariage qui facture 36000€  de prestations dans l’année. Avec une TVA à 20%, il encaisse donc 6000€ de TVA auprès de ses clients, qu’il doit ensuite reverser à l’état (soit 30000€ + 6000€ de TVA).

Mais durant l’année, il a aussi effectué des achats professionnels :
• Un nouvel appareil photo : 3600€ incluant 600€ de TVA
• Un objectif : 1440€ incluant 240€ de TVA
• Un ordinateur pour la retouche : 2400€ incluant 400€ de TVA
• Un abonnement à un logiciel de galerie en ligne : 240€ incluant 40€ de TVA
Au total, il a payé 1280€ de TVA sur ses dépenses professionnelles.

Calcul de la TVA à reverser aux impôts :

TVA collectée sur les clients : 6000€
TVA payée sur les achats pros : 1280€

• Montant à reverser aux impôts : 6000€ – 1280€ = 4720€

Grâce à ce mécanisme, le photographe ne paie donc pas les 6000€ de TVA en totalité mais uniquement la différence entre ce qu’il a collecté et ce qu’il a payé.

Ce système de récupération de TVA est intéressant, mais il ne faut pas croire qu’il annule totalement la TVA que vous reversez. Pour récupérer autant de TVA que vous en collectez, il faudrait que 100% de votre chiffre d’affaires soit réinvesti dans des achats pros, ce qui est bien sûr impossible si vous voulez vous rémunérer ! 

C’est pourquoi une bonne gestion de vos achats et investissements est essentielle pour optimiser votre fiscalité sans impacter votre rentabilité.

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Adapter sa gestion comptable et administrative

Une fois assujetti à la TVA, il faudra être plus rigoureux sur la gestion de ses finances.

Obligations à anticiper :

  • Facturer en TTC avec mention de la TVA (ex. : “Prix HT : 2000€, TVA 20% : 400€, Total TTC : 2400€”).
  • Déclarer la TVA tous les mois ou trimestres via votre espace fiscal en ligne.
  • Bien suivre vos encaissements pour éviter de payer la TVA sur des factures non réglées.

Si la gestion des chiffres, la comptabilité et les déclarations de TVA vous semblent compliquées, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul(e) ! Heureusement, il existe des solutions simples et économiques pour vous faciliter la vie. Comme moi, vous pouvez opter pour une solution comptable en ligne, qui automatise vos déclarations et simplifie la gestion administrative.

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Conclusion

Le passage à la TVA est une étape importante dans la vie d’un micro-entrepreneur. Il ne faut pas le voir comme une contrainte insurmontable, mais plutôt comme un cap à franchir avec stratégie et anticipation.

Ce qui fait la différence entre subir ce changement et le gérer sereinement, c’est la préparation. Prendre le temps de réfléchir à son positionnement, d’adapter sa communication et d’anticiper l’impact sur ses tarifs permet d’éviter une transition brutale qui pourrait affecter votre rentabilité ou votre clientèle.

Il n’existe pas de solution unique, mais plusieurs approches possibles en fonction de votre situation et de votre ressenti. Que vous choisissiez d’absorber la TVA, de la répercuter intégralement ou d’opter pour une transition progressive, l’important est de faire un choix en pleine conscience et d’y aller progressivement.

Au final, passer la TVA n’est pas une fin en soi, mais une opportunité d’évolution. C’est souvent un signe que votre activité grandit. Avec la bonne approche et une anticipation bien menée, ce cap peut même devenir une véritable opportunité pour structurer votre activité et renforcer votre positionnement.

Pascal Vo

Photographe des mariages emprunts d’élégance et de raffinement au style lumineux, poétique et intemporel.